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histoire de la démocratie athénienne 

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L’histoire politique d’Athènes

 

La royauté héréditaire.

Des origines au VIIIe s.

 

La royauté commence avec Cécrops, premier roi mythique d'Athènes, au corps de serpent, né de la terre. Cette idée est fondamentale pour les Athéniens qui se voulaient autochtones, c'est-à-dire « jaillis du sol », (màm de la terre elle-même), à la différence des Doriens qui étaient des envahisseurs et dont sont originaires les Spartiates.

C'est sous son règne qu'eut lieu, dit la légende, la dispute d'Athéna et de Poséidon pour savoir qui donnerait son nom à la ville. Les deux dieux présentèrent chacun leur présent : l’olivier pour la déesse, et une source  pour le dieu (le cheval selon d’autres traditions). Ce fut Athéna  qui l’emporta. L’olivier est le symbole de la richesse économique d’Athènes. C’est un arbre des plus précieux sous le climat méditerranéen et qui peut toujours renaître de sa souche (cf Sur l’olivier, de Lysias). Athéna devient la déesses protectrice de la ville, comme en témoigne le culte qui lui est rendu au Parthénon.

Un autre roi légendaire d'Athènes fut Thésée, celui du Minotaure, et de Phèdre. On lui attribue le synoecisme (l’amalgame), c'est-à-dire le regroupement des bourgades de l'Attique en un seul état, avec Athènes comme capitale, d’où le s d’Athènes.

 A l'époque mycénienne, un palais fut construit sur l'Acropole, fortifié par un mur au XIIIe siècle av. J.-C.

 

L’aristocratie et l’oligarchie.

662-561 av. JC

 

La royauté se termine à la fin du VIIIe s. av. J.-C., avec le roi Codros, à qui succéda un groupe d'aristocrates les eupatrides (les biens-nés).

Au début du VIIe s. (662) av. J.-C., les eupatrides sont propriétaires de la terre et demandent aux paysans 5/6e de la récolte. Dans les mauvaises années, les paysans s'endettent, et s'ils ne peuvent payer leurs dettes, leurs terres sont confisquées et ils deviennent esclaves.

@ La situation politique à Athènes au VIIe siècle ?

Les nobles et le peuple furent en conflit pendant un long temps. En effet, le régime était oligarchique en tout ; et en particulier les pauvres, leurs femmes et leurs enfants étaient les esclaves des riches. Toute la terre était en un petit nombre de mains [...]. [Le peuple], pour ainsi dire  ne possédait aucun droit.

Aristote, Constitution d'Athènes, II, 1-3.

 

La cité est gouvernée par trois archontes  mandatés pour un an, issus de la classe aristocratique.
Un conseil, l’Aréopage, ainsi nommé car il est sur la colline d’Arès (et non *Aeropage…), surveille les archontes  et rend la justice. Comme ses jugements sont arbitraires et obéissent à des règles que personne ne connaît, le peuple exige l'affichage public des lois.
Seuls les nobles participent à l’Aréopage et à l'Assemblée.
La bourgeoisie enrichie par le commerce jalouse les eupatrides, ce qui va aussi provoquer des troubles.

 

Un archonte, nommé Dracon va le premier établir un code de lois écrites en 628. Ces lois sont très sévères (c’est de là que vient l’adjectif français : draconien). Peu de sources précises témoignent de son œuvre mais selon la tradition on imagine son œuvre.  

o       il fait publier la loi par les archontes de l’Aréopage

o       la loi est la même pour tous

o       la responsabilité est individuelle et non plus collective (équiv de la loi du Talion dans la Bible), c’est la fin de la responsabilité collective du genos.

o       une loi essentielle sur le meurtre : distinction entre le meurtre prémédité et le meurtre involontaire.

Les châtiments prévus par la loi sont très sévères (la mort le plus souvent : selon lui les petits délits méritent la mort, et il n’y a pas de punition plus sévère pour les grands), d’où l’adjectif draconien.


En 594, un autre archonte, Solon, met en place une série de réformes :

 

Du moins ces lois sont attribuées à Solon, un des sept sages d’Athènes, par Aristote et Plutarque, sur lesquels les historiens sont aujourd’hui plus critiques.

 

 

 

Solon, qui était poète, a laissé des vers où il explique ainsi son oeuvre :

@ Eloge de Solon par lui-même ?

J'ai ramené à Athènes bien des gens vendus comme esclaves. J'ai suivi mon chemin jusqu'au bout, comme je l'avais promis. J'ai rédigé des lois égales pour le bon et pour le méchant, fixant pour chacun une justice droite. Si un autre que moi avait pris l'aiguillon, un homme pervers et avide, il n'aurait pu retenir le peuple. Car si j'avais voulu ce qui plaisait alors aux ennemis du peuple ou encore ce que leurs adversaires leur souhaitaient, la cité fût devenue veuve de bien des citoyens. C'est pourquoi, déployant toute ma vigueur, je me suis tourné de tous côtés comme un loup au milieu d'une meute de chiens.

Aristote, Constitution d'Athènes.

 

 

 

La tyrannie

561-511 av. J.-C.

 

En 561 av. J.-C., le tyran Pisistrate s'empare du pouvoir, appuyé par l'armée et soutenu par le peuple. Cette notion de tyran est particulière. Au départ elle signifie seulement un commandement, et souvent un appui sur le peuple. Dans les faits il y a beaucoup de types de tyrans en Grèce au VI e siècle. Souvent ils prennent le pouvoir par la force, ont une politique de violence, surtout vis-à-vis de l’aristrocratie comme le montrent les nombreux exils. Le terme devient donc péjoratif, nuance qu’il a conservé en français. Mais il s’agit d’un terme qui peut regrouper des réalités très différentes.

 

Pisistrate lance de grands travaux, embellit Athènes de monuments et de fêtes, ce qui crée des emplois et enrichit la ville. Il a une grande politique culturelle. C’est lui qui selon la tradition demanda que soient fixés par écrit les poèmes homériques. Il conserve le pouvoir jusqu'à sa mort malgré quelques périodes de trouble. Les autres camps réussirent à s’unir pour le chasser d’Athènes, mais il revint accopagné d’une magnifique jeune fille en armure montée sur un char qu’il fit passer pour Athéna venue lui rendre le pouvoir. Ses deux fils, les Pisistratides : Hipparque et Hippias  lui succèdent, mais l'un est tué et l'autre chassé par les Athéniens.

La tyrannie est abrogée en 511-510 av. J.-C. et le dernier tyran, Hippias, est exilé.

 

@ Comment Pisistrate devint tyran ?

Chef du parti populaire, Pisistrate s'empara du pouvoir par la ruse : il se fait quelques blessures ainsi qu'à ses mules, et il pousse son char au milieu de l'agora, comme s'il avait échappé à des ennemis qui auraient voulu le tuer. Alors, il demande au peuple de lui accorder des gardes. Le peuple d'Athènes, trompé, lui donna, après les avoir choisis parmi les citoyens, des gardes qui l'escortaient, armés de massues de bois. Avec eux, il se rendit maître de l'Acropole. Dès lors, Pisistrate gouverna les Athéniens, sans porter atteinte aux magistratures existantes, sans rien changer aux lois. Il administra en se conformant à l'ordre établi, et, dans la ville, il régla toutes choses bien et sagement.

Hérodote, Histoire, I.

 

La démocratie.

507 av. J.-C.

 

En 507 av. J.-C., Clisthène, un eupatride de la famille des Alcméonides, chef des démocrates, donne le pouvoir au peuple, met au pouvoir les démocrates et fait des réformes importantes.

o   Periclès - British Museum Egalité de tous les citoyens.

o   Pouvoir souverain donné au peuple réuni en assemblée : l'Ekklesia

o   Division de l'Attique en 100 dèmes, instauration d’un registre des dèmes et du service militaire.

o   Regroupement des dèmes en trittyes et des trittyes en dix tribus, chacune placée sous la protection d'un héros éponyme.

o   Réforme du calendrier (360 jours, en prytanies de 36 jours).

o   Création ou réorganisation des assemblées : Boulè, Héliée.

o   Magistrats issus de chaque tribu en nombre égal.

o   Création de l'ostracisme.

 

Tous les Grecs ne sont pas d’accord sur la démocratie.

@ Eloge de la démocratie par Périclès ?

Notre constitution est un exemple à suivre. Du fait que l'Etat, chez nous, est administré dans l'intérêt de la masse, et non d'une minorité, notre régime a pris le nom de démocratie. En ce qui concerne les différends entre particuliers, l'égalité est assurée à tous par les lois ; mais en ce qui concerne la participation à la vie publique, chacun obtient la considération en raison de son mérite, et la classe à laquelle il appartient importe moins que sa valeur personnelle. Enfin, nul n'est gêné par la pauvreté et par l'obscurité de sa condition sociale.

Thucydide, Guerre du Péloponèse, II, 37.

@ Critiques de la démocratie par Thucydide et Euripide ?

Périclès avait acquis une autorité qui lui permettait de contenir le peuple tout en respectant sa liberté. [...] Théoriquement le peuple était souverain, mais en fait l'Etat était gouverné par le premier citoyen de la cité.

Thucydide, Guerre du Péloponèse, II, 65.

La cité qui m'envoie n'est pas conduite par la multitude, mais dépend d'un seul homme ; elle n'a pas d'orateurs qui l'exaltent, et la tournent en tous sens au gré de leur propre intérêt.

Euripide, Les suppliantes, 409-412.

 

@ Les limites de la démocratie par Polybe ?

Le peuple athénien a toujours ressemblé à un navire : tant que ceux qui sont à bord redoutent la tempête qui menace, ils sont tous d'accord pour obéir au pilote et remplir leurs devoirs ; mais quand ils n'ont plus peur, ils se mettent à mépriser ceux qui les commandent et à se disputer avec eux, car leurs avis diffèrent : les uns veulent poursuivre le voyage, les autres contraindre le pilote à toucher terre ; les uns déploient les voiles, les autres ordonnent de les ramener. Leurs disputes offrent un spectacle honteux à ceux qui les regardent de l'extérieur et mettent en danger leur propre sécurité.

Polybe, Histoire, VI, 44.

(les traductions des textes, et la plus grande partie de cette synthèse sont empruntés à http://francoib.chez.tiscali.fr/agora/ag1istor.htm#polybe)

 

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