Athènes : vie quotidienne, culture, vie politique :
texte en traduction sur l'histoire de la civilisation athénienne, extrait du site http://francoib.chez.tiscali.fr/agora/ag1istor.htm#polybe
La sagesse athénienne : maximes de Ménandre, tirées du manuel Ermaion
Servitude d'un riche Athénien, d'après Xenophon, tiré du manuel Ermaion
Sur les femmes : maximes de Ménandre, tirées du manuel Ermaion
Sur les vendanges : Longus, Daphnis et Chloé II,1
Lysias, Sur l'olivier
Lysias, Sur l'invalide
Lysias, Sur le meutre
d'Erathostène
Lysias, extraits divers
Isocrate, Panégyrique
(source pour ces cinq textes : site de l'Académie de Nancy-Metz : http://www.ac-nancy-metz.fr/enseign/lettres/languesanciennes/Menu.htm)
HISTOIRE
DE LA DEMOCRATIE ATHENIENNE
TEXTES
(source : http://francoib.chez.tiscali.fr/agora/ag1istor.htm#polybe)
Les nobles et le peuple furent en conflit
pendant un long temps. En effet, le régime était oligarchique en tout ;
et en particulier les pauvres, leurs femmes et leurs enfants étaient les
esclaves des riches. Toute la terre était en un petit nombre de mains [...].
[Le peuple], pour ainsi dire. ne possédait aucun droit.
Aristote, Constitution d'Athènes, II, 1-3.
Solon, qui était poète,
a laissé des vers où il explique ainsi son oeuvre :
J'ai ramené à Athènes bien des gens vendus
comme esclaves. J'ai suivi mon chemin jusqu'au bout, comme je l'avais promis.
J'ai rédigé des lois égales pour le bon et pour le méchant, fixant pour
chacun une justice droite. Si un autre que moi avait pris l'aiguillon, un homme
pervers et avide, il n'aurait pu retenir le peuple. Car si j'avais voulu ce qui
plaisait alors aux ennemis du peuple ou encore ce que leurs adversaires leur
souhaitaient, la cité fût devenue veuve de bien des citoyens. C'est pourquoi,
déployant toute ma vigueur, je me suis tourné de tous côtés comme un loup au
milieu d'une meute de chiens.
Aristote, Constitution d'Athènes.
Chef du parti populaire, Pisistrate s'empara du pouvoir par la ruse : il se fait quelques blessures ainsi qu'à ses mules, et il pousse son char au milieu de l'agora, comme s'il avait échappé à des ennemis qui auraient voulu le tuer. Alors, il demande au peuple de lui accorder des gardes. Le peuple d'Athènes, trompé, lui donna, après les avoir choisis parmi les citoyens, des gardes qui l'escortaient, armés de massues de bois. Avec eux, il se rendit maître de l'Acropole. Dès lors, Pisistrate gouverna les Athéniens, sans porter atteinte aux magistratures existantes, sans rien changer aux lois. Il administra en se conformant à l'ordre établi, et, dans la ville, il régla toutes choses bien et sagement.
Hérodote, Histoire, I.
Notre constitution est un
exemple à suivre. Du fait que l'Etat, chez nous, est administré dans l'intérêt
de la masse, et non d'une minorité, notre régime a pris le nom de démocratie.
En ce qui concerne les différends entre particuliers, l'égalité est assurée
à tous par les lois ; mais en ce qui concerne la participation à la vie
publique, chacun obtient la considération en raison de son mérite, et la
classe à laquelle il appartient importe moins que sa valeur personnelle. Enfin,
nul n'est gêné par la pauvreté et par l'obscurité de sa condition sociale
Thucydide, Guerre du péloponnèse, II, 37.
Périclès avait acquis une
autorité qui lui permettait de contenir le peuple tout en respectant sa liberté. [...]
Théoriquement le peuple était souverain, mais en fait l'Etat était gouverné
par le premier citoyen de la cité
Thucydide,
Guerre du péloponnèse, II, 65.
La cité qui m'envoie n'est
pas conduite par la multitude, mais dépend d'un seul homme ; elle n'a pas
d'orateurs qui l'exaltent, et la tournent en tous sens au gré de leur propre
intérêt.
Euripide,
Les suppliantes, 409-412.
Le peuple athénien a toujours ressemblé à
un navire : tant que ceux qui sont à bord redoutent la tempête qui
menace, ils sont tous d'accord pour obéir au pilote et remplir leurs devoirs ;
mais quand ils n'ont plus peur, ils se mettent à mépriser ceux qui les
commandent et à se disputer avec eux, car leurs avis diffèrent : les uns
veulent poursuivre le voyage, les autres contraindre le pilote à toucher terre ;
les uns déploient les voiles, les autres ordonnent de les ramener. Leurs
disputes offrent un spectacle honteux à ceux qui les regardent de l'extérieur
et mettent en danger leur propre sécurité.
Polybe, Histoire, VI, 44.
La
sagesse athénienne :
les maximes de Ménandre ou l’esprit athénien :
Kακὸν
φέρουσι
καρπὸν οἱ
κακοὶ φίλοι. Καλὸν
φέρουσι
καρπὸν οἱ
σεμνοὶ τρόποι. Κρίνει
φίλους ὁ
καιρός. Ἆρ’
ἐστὶ θυμοῦ
φάρμακον χρηστὸς
λόγος. ῞Υπνος
δεινὸν
ἀνθρώποις κακόν. Ὅπλον
μέγιστον
τοῖς
ἀνθρώποις
λόγος. Κοινὰ τὰ
τῶν φίλων. Χρηστὸς
πονηροῖς οὐ
τιτρώσκεται
λόγοις. Ἄδικον τὸ
λυπεῖν τοὺς
φίλους
ἑκουσίως. Πολλῶν ὁ
καιρὸς
γίγνεται
διδάσκαλος. Ὃν οἱ θεοὶ φιλοῦσιν ἀποθνῄσκει νέος.
|
(construction,
infinitifs) Ἡ
γλῶττα πολλῶν
ἐστιν
αἰτία κακῶν. Μέγιστον
ὀργῆς ἐστι
φάρμακον
λόγος. Λύπης
ἰατρός ἐστιν
ἀνθρώποις
λόγος. Λῦπαι
τοῖς
ἀνθρώποις
τίκτουσι
νόσον. Ὑπερηφανία
μέγιστον
ἀνθρώποις
κακόν. Ὀργὴ
δὲ πολλοὺς
δρᾶν
ἀναγκάζει
κακόν. Ἀνθρωπίνως
δεῖ τὰς τύχας
φέρειν, ξένε. Ὡς
εὐκόλως
πίπτουσιν αἱ
λαμπραὶ τύχαι.
|
(troisième
déclinaison) Ἀναφαίρετον
κτῆμ’ἐστὶ
παιδεία
βροτοῖς. Καλὸν
καὶ γέροντι
μανθάνειν
σοφά. Δειλοῦ
ἀνδρὸς δειλὰ
καὶ τὰ
φρονήματα. Ἐν
νυκτὶ βουλὴ
τοῖς σοφοῖς
γίγνεται. Χειμὼν
μεταϐάλλει ῥᾳδίως εἰς
εὐδίαν. Ὁ
γραμμάτων
ἄπειρος ὡς
τυφλὸς βλέπει. Δὶς παῖδες οἱ γέροντες.
|
Servitude
d’un riche Athénien, d’après Xenophon, Economique
ΣΩΚΡΑΤΗΣ · Πρῶτον μέν σοι ἀνάγκη ἐστὶ θύειν πολλὰ καὶ μεγάλα. Ἔπειτα ξένους προσήκει σοι πολλοὺς δέχεσθαι μεγαλοπρεπῶς, ἔπειτα δὲ Ἀθηναίους δειπνίζειν καὶ εὖ ποιεῖν, ἢ ἔρημον συμμάχων εἶναι. Ἔτι δὲ καὶ προστάττουσί σοι μεγάλα ποιεῖν· χορηγίας καὶ γυμνασιαρχίας καὶ τριηραρχίας καὶ εἰσφοράς
A
propos des femmes (troisième déclinaison)
Ἱστοὶ
γυναικῶν ἔργα
κοὐν
ἐκκλησίαι. Γυνὴ δὲ
χρηστὴ πηδάλιόν
ἐστ’οἰκίας. Γυναικὶ
κόσμος ὁ
τρόπος, οὐ
τὰ χρυσία. Γυναιξὶ
πάσαις κόσμον
ἡ σιγὴ φέρει.
Ἔνεισι
καὶ γυναιξὶ
σώφρονες
τρόποι.
|
Διὰ
τὰς γυναῖκας
πάντα τὰ κακὰ
γίγνεται. Δειναὶ
γὰρ αἱ
γυναῖκες
εὑρίσκειν
τέχνας. Τερπνὸν
κακὸν πέφυκεν
ἀνθρώποις
γυνή. Χρηστὴ
γυνὴ κτῆμ’ἐστὶν
ἀνδρὶ σώφρονι.
|
(Proposition infinitive, participe)
Τοὺς πιθήκους φασι δύο τίκτειν καὶ τὸ μὲν ἓν τῶν γεννημάτων στέργειν καὶ μετ’ἐπιμελείας τρέφειν, τὸ δὲ ἕτερον μισεῖν καὶ ἀμελεῖν. Συμϐαίνει δέ - κατά τινα θείαν τύχην – τὸ μὲν θεραπευόμενον ἡδέως καὶ στερρῶς ἀγκαλιζόμενον ὑπὸ τῆς μητρὸς ἀποπνίγεσθαι, τὸ δὲ ὀλιγωρούμενον ἐκτελειοῦσθαι. Ὁ λόγος δηλοῖ ὅτι πάσης προνοίας ἡ τύχη δυνατωτέρα ἐστίν.
[2,1] Ἤδη δὲ τῆς ὀπώρας ἀκμαζούσης καὶ ἐπείγοντος τοῦ τρυγητοῦ πᾶς ἦν κατὰ τοὺς ἀγροὺς ἐν ἔργῳ· ὁ μὲν ληνοὺς ἐπεσκεύαζεν, ὁ δὲ πίθους ἐξεκάθαιρεν, ὁ δὲ ἀρρίχους ἔπλεκεν· ἔμελέ τινι δρεπάνης μικρᾶς ἐς βότρυος τομὴν καὶ ἑτέρῳ λίθου θλῖψαι τὰ ἔνοινα τῶν βοτρύων δυναμένου καὶ ἄλλῳ λύγου ξηρᾶς πληγαῖς κατεξασμένης, ὡς ἂν ὑπὸ φωτὶ νύκτωρ τὸ γλεῦκος φέροιτο. Ἀμελήσαντες οὖν καὶ ὁ Δάφνις καὶ ἡ Χλόη τῶν αἰγῶν καὶ τῶν προβάτων, χειρὸς ὠφέλειαν ἄλλοις μετεδίδοσαν. Ὁ μὲν ἐβάσταζεν ἐν ἀρρίχοις βότρυς καὶ ἐπάτει ταῖς ληνοῖς ἐμβαλὼν καὶ εἰς τοὺς πίθους ἔφερε τὸν οἶνον· ἡ δὲ τροφὴν παρεσκεύαζε τοῖς τρυγῶσι καὶ ἐνέχει ποτὸν αὐτοῖς πρεσβύτερον οἶνον καὶ τῶν ἀμπέλων δὲ τὰς ταπεινοτέρας ἀπετρύγα.
[2,1] Étant déjà l'automne en sa force et le temps des vendanges venu, chacun aux champs était en besogne à faire ses apprêts; les uns racoutraient les pressoirs, les autres nettoyaient les jarres; ceux-ci émoulaient leurs serpettes, ceux-là se tissaient des paniers ; aucuns mettaient à point la meule à pressurer les raisins écrasés, d'autres apprêtaient l'osier sec dont on avait ôté l'écorce à force de le battre, pour en faire flambeaux à tirer le moût pendant la nuit ; et à cette cause Daphnis et Chloé, cessant pour quelques jours de mener leurs bêtes aux champs, prêtaient aussi à tels travaux l'oeuvre et labeur de leurs mains. Il portait, lui, la vendange dedans une hotte et la foulait en la cuve, puis aidait à remplir les jarres; elle, d'autre côté, préparait à manger aux vendangeurs, et leur versait du vin de l'année précédente; puis elle se mettait à vendanger aussi les plus basses branches des vignes où elle pouvait avenir.
Version simplifiée Ermaion, éd. Ophrys, p. 97
2,1] Ἤδη δὲ τῆς ὀπώρας ἀκμαζούσης καὶ ἐπείγοντος τοῦ τρυγητοῦ πᾶς ἦν κατὰ τοὺς ἀγροὺς ἐν ἔργῳ· ὁ μὲν ληνοὺς ἐπεσκεύαζεν, ὁ δὲ πίθους ἐξεκάθαιρεν, ὁ δὲ ἀρρίχους ἔπλεκεν. […] Ἀμελήσαντες οὖν καὶ ὁ Δάφνις καὶ ἡ Χλόη τῶν αἰγῶν καὶ τῶν προβάτων, χειρὸς ὠφέλειαν τοῖς ἄλλοις παρεῖχον. Ὁ μὲν ἐβάσταζεν ἐν ἀρρίχοις βότρυς καὶ ἐπάτει ταῖς ληνοῖς ἐμβαλλὼν καὶ εἰς τοὺς πίθους ἔφερε τὸν οἶνον· ἡ δὲ τροφὴν παρεσκεύαζε τοῖς τρυγῶσι καὶ ἐνέχει ποτὸν αὐτοῖς καὶ τῶν ἀμπέλων δὲ τὰς ταπεινοτέρας ἀπετρύγα.