Rimbaud : naissance de la modernité poétique
"Venus anadyomène", documents iconographiques
textes complémentaires : des textes clefs pour définir la poésie
liens : Rimbaud sur "la toile"
qu'est-ce que la poésie ?
au commencement ... le poète antique, Grèce, VIe siècle avant J-C.
Hésiode, Théogonie
[1] Avant tout chantons les Muses
Hélikoniades qui du Hélikôn, habitent la grande et sainte
montagne, et, de leurs pieds légers, autour de la Fontaine violette et de
l'autel du très-puissant Kroniôn, blondissent ; et qui, dans le Permessos
ayant lavé leur corps délicat, ou dans la Hippoukrènè, ou dans l'Olmios sacré,
au faîte du Hélikôn mènent les danses belles et désirables,
et agitent les pieds avec force.
De là, se précipitant, enveloppées d'un air épais, [10] elles vont dans la
nuit, élevant leur belle voix et louant Zeus
tempêtueux et la vénérable Hèrè,
l'Argienne, qui marche avec des sandales dorées: et la fille de Zeus
tempêtueux, Athènè
aux yeux clairs, et Phoibos Apollôn,
et Artémis
joyeuse de ses flèches, et Poseidaôn
qui contient la terre et qui la secoue, et Thémis
la vénérable, et Aphroditè aux paupières arrondies, et Hèbè
ornée d'une couronne d'or, et la belle Diônè, et Éôs,
et le grand Hèlios, et la luisante Sélènè,
et Létô,
et Iapétos,
et le subtil Kronos,
[20] et Gaia, et le grand Okéanos,
et la noire Nyx, et la race sacrer des autres Immortels qui vivent
toujours.
Autrefois, à Hésiodos elles enseignèrent un beau chant, tandis que, sous le Hélikôn sacré, il paissait ses agneaux.
Et d'abords elles me parlèrent ainsi, ces Déesses, les Muses
Olympiades, filles de Zeus
tempêtueux :
- Pasteurs, qui dormez en plein air, race vile, qui n'êtes que des ventres,
nous savons dire des mensonges nombreux semblables aux choses vraies, mais nous
savons aussi, quand il nous plaît, dire la vérité.
Ainsi parlèrent les Filles véridiques du grand Zeus,
et [30] elles me donnèrent un sceptre, un rameau de vert laurier admirable à
cueillir ; et elles m'inspirèrent une voix divine, afin que je pusse dire les
choses passées et futures ; et elles m'ordonnèrent de chanter la race des
heureux Immortels, mais, elles-mêmes, de toujours les chanter au commencement
et à la fin.
Aristote, comparaison de la poésie et de l’histoire, Athènes, IVe siècle av. J.C. :
Poétique, IX, 1-4
. Il
est évident, d'après ce qui précède, que l'affaire du poète, ce n'est pas
de parler de ce qui est arrivé, mais bien de ce qui aurait pu arriver et des
choses possibles, selon la vraisemblance ou la nécessité.
II. En effet, la différence entre l'historien et le poète ne consiste pas en
ce que l'un écrit en vers, et l'autre en prose. Quand l'ouvrage d'Hérodote
serait écrit en vers, ce n'en serait pas moins une histoire, indépendamment de
la question de vers ou de prose. Cette différence consiste en ce que l'un parle
de ce qui est arrivé, et l'autre de ce qui aurait pu arriver.
III. Aussi la poésie est quelque chose de plus philosophique et de plus élevé
que l'histoire ; car la poésie parle plutôt de généralités, et l'histoire
de détails particuliers.
IV. Les généralités, ce sont les choses qu'il arrive à tel personnage de
dire ou de faire dans une condition donnée, selon la vraisemblance ou la nécessité,
et c'est à quoi réussit la poésie, en imposant des noms propres. Le détail
particulier c'est, par exemple, ce qu'a fait Alcibiade ou ce qui lui a été
fait.
Scudéry,
« La nymphe endormie », Poète classique, du XVIIe |
Vous faites trop de bruits, Zéphire,
taisez-vous, |
Nicolas Boileau, Art
poétique, chant I (1674)
Surtout qu'en vos écrits
la langue révérée
Dans vos plus grands excès vous soit toujours sacrée.
En vain vous me frappez d'un son mélodieux,
Si le terme est impropre, ou le tour vicieux;
Mon esprit n'admet point un pompeux barbarisme,
Ni d'un vers ampoulé l'orgueilleux solécisme1.
Sans la langue, en un mot, l'auteur le plus divin
Est toujours, quoi qu'il fasse, un méchant écrivain
Travaillez à loisir, quelque ordre qui vous presse,
Et ne vous piquez point d'une folle vitesse;
Un style si rapide, et qui court en rimant,
Marque moins trop d'esprit, que peu de jugement.
J'aime mieux un ruisseau qui sur la molle arène
Dans un pré plein de fleurs lentement se promène,
Qu'un torrent débordé qui, d'un cours orageux,
Roule, plein de gravier, sur un terrain fangeux.
Hâtez-vous lentement; et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage :
Polissez-le sans cesse et le repolissez;
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez.
C'est peu qu'en un ouvrage où les fautes fourmillent,
Des traits d'esprit semés de temps en temps pétillent.
Il faut que chaque chose y soit mise en son lieu;
Que le début, la fin répondent au milieu;
Que d'un art délicat les pièces assorties
N'y forment qu'un seul tout de diverses parties :
Que jamais du sujet le discours s'écartant
N'aille chercher trop loin quelque mot éclatant.
Craignez-vous pour vos vers la censure publique?
Soyez-vous à vous-même un sévère critique.
Victor Hugo, poète romantique, XIXe siècle
Préface
des Contemplations
« Si un
auteur pouvait avoir quelque droit d'influer sur la disposition d'esprit des
lecteurs qui ouvrent son livre, l'auteur des Contemplations se bornerait à dire
ceci: Ce livre doit être lu comme on lirait le livre d'un mort.
Vingt-cinq années
sont dans ces deux volumes. Grande mortalis aevi spatium. L'auteur a laissé,
pour ainsi dire, ce livre se faire en lui. La vie, en filtrant goutte à goutte
à travers les événements et les souffrances, l'a déposé dans son coeur.
Ceux qui s'y pencheront retrouveront leur propre image dans cette eau profonde
et triste, qui s'est lentement amassée là, au fond d'une âme.
Qu'est-ce que
les Contemplations? C'est ce qu'on pourrait appeler, si le mot n'avait quelque
prétention, les Mémoires d'une âme.
Ce sont, en
effet, toutes les impressions, tous les souvenirs, toutes les réalités, tous
les fantômes vagues, riants ou funèbres, que peut contenir une conscience,
revenus et rappelés, rayon à rayon, soupir à soupir, et mêlés dans la même
nuée sombre. C'est l'existence humaine sortant de l'énigme du berceau et
aboutissant à l'énigme du cercueil; c'est un esprit qui marche de lueur en
lueur en laissant derrière lui la jeunesse, l'amour, l'illusion, le combat, le
désespoir, et qui s'arrête éperdu "au bord de l'infini". Cela
commence par un sourire, continue par un sanglot, et finit par un bruit du
clairon de l'abîme.
Une destinée
est écrite là jour à jour.
Est-ce donc la
vie d'un homme? Oui, et la vie des autres hommes aussi. Nul de nous n'a
l'honneur d'avoir une vie qui soit à lui. Ma vie est la vôtre, votre vie est
la mienne, vous vivez ce que je vis; la destinée est une. Prenez donc ce
miroir, et regardez-vous-y. On se plaint quelquefois des écrivains qui disent
moi. Parlez-nous de nous, leur crie-t-on. Hélas! quand je vous parle de moi, je
vous parle de vous. Comment ne le sentez-vous pas? Ah! insensé, qui crois que
je ne suis pas toi!
Ce livre
contient, nous le répétons, autant l'individualité du lecteur que celle de
l'auteur. Homo sum. Traverser le tumulte, la rumeur, le rêve, la lutte, le
plaisir, le travail, la douleur, le silence; se reposer dans le sacrifice, et, là,
contempler Dieu; commencer à Foule et finir à Solitude, n'est-ce pas, les
proportions individuelles réservées, l'histoire de tous?
On ne s'étonnera
donc pas de voir, nuance à nuance, ces deux volumes s'assombrir pour arriver,
cependant, à l'azur d'une vie meilleure. La joie, cette fleur rapide de la
jeunesse, s'effeuille page à page dans le tome premier, qui est l'espérance,
et disparaît dans le tome second, qui est le deuil. Quel deuil? Le vrai,
l'unique: la mort; la perte des être chers.
Nous venons de
le dire, c'est une âme qui se raconte dans ces deux volumes. Autrefois,
Aujourd'hui. Un abîme les sépare, le tombeau.
V. H. »
« Réponse
à un acte d’accusation », Les Contemplations
VII. Réponse à un acte d'accusation
Donc, c'est moi
qui suis l'ogre et le bouc émissaire.
Dans ce chaos du
siècle où votre coeur se serre,
J'ai foulé le
bon goût et l'ancien vers françois
Sous mes pieds,
et, hideux, j'ai dit à l'ombre: "Sois!"
Et l'ombre fut.
- Voilà votre réquisitoire.
Langue, tragédie,
art, dogmes, conservatoire,
Toute cette
clarté s'est éteinte, et je suis
Le responsable,
et j'ai vidé l'urne des nuits.
De la chute de
tout je suis la pioche inepte;
C'est votre
point de vue. Eh bien, soit, je l'accepte;
C'est moi que
votre prose en colère a choisi;
Vous me criez:
Racca; moi, je vous dis: Merci!
Cette marche du
temps, qui ne sort d'une église
Que pour entrer
dans l'autre, et qui se civilise;
Ces grandes
questions d'art et de liberté,
Voyons-les, j'y
consens, par le moindre côté,
Et par le petit
bout de la lorgnette. En somme,
J'en conviens,
oui, je suis cet abominable homme;
Et, quoique, en
vérité, je pense avoir commis
D'autres crimes
encor que vous avez omis,
Avoir un peu
touché les questions obscures,
Avoir sondé les
maux, avoir cherché les cures,
De la vieille ânerie
insulté les vieux bâts,
Secoué le passé
du haut jusques en bas,
Et saccagé le
fond tout autant que la forme,
Je me borne à
ceci: je suis ce monstre énorme
Je suis le démagogue
horrible et débordé,
Et le dévastateur
du vieil A B C D;
Causons.
Quand je sortis
du collège, du thème,
Des vers latins,
farouche, espèce d'enfant blême
Et grave, au
front penchant, aux membres appauvris;
Quand, tâchant
de comprendre et de juger, j'ouvris
Les yeux sur la
nature et sur l'art, l'idiome,
Peuple et
noblesse, était l'image du royaume;
La poésie était
la monarchie; un mot
Etait un duc et
pair, ou n'était qu'un grimaud;
Les syllabes,
pas plus que Paris et que Londres,
Ne se mêlaient;
ainsi marchent sans se confondre
Piétons et
cavaliers traversant le pont Neuf;
La langue était
l'Etat avant quatre-vingt-neuf;
Les mots, bien
ou mal nés, vivaient parqués en castes;
Les uns, nobles,
hantant les Phèdres, les Jocastes,
Les Méropes,
ayant le décorum pour loi,
Et montant à
Versaille aux carrosses du roi;
Les autres, tas
de gueux, drôles patibulaires,
Habitant les
patois; quelques-uns aux galères
Dans l'argot; dévoués
à tous le genres bas,
Déchirés en
haillons dans les halles; sans bas,
Sans perruque;
créés pour la prose et la farce;
Populace du
style au fond de l'ombre éparse;
Vilains,
rustres, croquants, que Vaugelas leur chef
Dans le bagne
Lexique avait marqués d'une F;
N'exprimant que
la vie abjecte et familière,
Vils, dégradés,
flétris, bourgeois, bons pour Molière.
Racine regardait
ces marauds de travers;
Si Corneille en
trouvait un blotti dans son vers,
Il le gardait,
trop grand pour dire: Qu'il s'en aille;
Et Voltaire
criait: Corneille s'encanaille
Le bonhomme
Corneille, humble, se tenait coi.
Alors, brigand,
je vins; je m'écriai: Pourquoi
Ceux-ci toujours
devant, ceux-là toujours derrière?
Et sur l'Académie,
aïeule et douairière,
Cachant sous ses
jupons les tropes effarés,
Et sur les
bataillons d'alexandrins carrés,
Je fis souffler
un vent révolutionnaire.
Je mis un bonnet
rouge au vieux dictionnaire.
Plus de mot sénateur!
plus de mot roturier!
Je fis une tempête
au fond de l'encrier,
Et je mêlai,
parmi les ombres débordées,
Au peuple noir
des mots l'essaim blanc des idées;
Et je dis: Pas
de mot où l'idée au vol pur
Ne puisse se
poser, tout humide d'azur!
Discours
affreux! - Syllepse, hypallage, litote,
Frémirent; je
montai sur la borne Aristote,
Et déclarai les
mots égaux, libres, majeurs.
Tous les
envahisseurs et tous les ravageurs,
Tous ces tigres,
le Huns, les Scythes et les Daces,
N'étaient que
des toutous auprès de mes audaces;
Je bondis hors
du cercle et brisai le compas.
Je nommai le
cochon par son nom; pourquoi pas?
Guichardin a
nommé le Borgia! Tacite
Le Vitellius!
Fauve, implacable explicite,
J'ôtai du cou
du chien stupéfait son collier
D'épithètes;
dans l'herbe, à l'ombre du hallier,
Je fis
fraterniser la vache et la génisse,
L'une étant
Margoton et l'autre Bérénice.
Alors, l'ode,
embrassant Rabelais, s'enivra;
Sur le sommet du
Pinde on dansait Ça ira;
Les neuf muses,
seins nus, chantaient la Carmagnole;
L'emphase
frissonna dans sa fraise espagnole;
Jean, l'ânier,
épousa la bergère Myrtil.
On entendit un
roi dire: "Quelle heure est-il?"
Je massacrai
l'albâtre, et la neige, et l'ivoire,
Je retirai le
jais de la prunelle noire,
Et j'osai dire
au bras: Sois blanc, tout simplement.
Je violai du
vers le cadavre fumant;
J'y fis entrer
le chiffre; ô terreur! Mithridate
Du siège de
Cyzique eût pu citer la date.
Jours d'effroi!
les Laïs devinrent des catins.
Force mots, par
Restaut peignés tous les matins,
Et de
Louis-Quatorze ayant gardé l'allure,
Portaient encor
perruque; à cette chevelure
La Révolution,
du haut de son beffroi,
Cria:
"Transforme! c'est l'heure. Remplis-toi
De l'âme de ces
mots que tu tiens prisonnière!"
Et la perruque
alors rugit, et fut crinière.
Liberté! c'est
ainsi qu'en nos rébellions,
Avec des épagneuls
nous fîmes des lions,
Et que, sous
l'ouragan maudit que nous soufflâmes,
Toutes sortes de
mots se couvrirent de flammes.
J'affichai sur
Lhomond des proclamations.
On y lisait:
"Il faut que nous en finissions!
Au panier les
Bouhours, les Batteux, les Brossettes!
A la pensée
humaine ils ont mis les poucettes.
Aux armes, prose
et vers! formez vos bataillons!
Voyez où l'on
en est: la strophe a des bâillons!
L'ode a les fers
aux pieds, le drame est en cellule.
Sur la Racine
mort le Campistron pullule!"
Boileau grinça
des dents; je lui dis: Ci-devant,
Silence! et je
criai dans la foudre et le vent:
Guerre à la rhétorique
et paix à la syntaxe!
Et tout
quatre-vingt-treize éclata. Sur leur axe,
On vit trembler
l'athos, l'ithos et le pathos.
Les matassins, lâchant
Pourceaugnac et Cathos,
Poursuivant
Dumarsais dans leur hideux bastringue,
Des ondes du
Permesse emplirent leur seringue.
La syllabe,
enjambant la loi qui la tria,
Le substantif
manant, le verbe paria,
Accoururent. On
but l'horreur jusqu'à la lie.
On les vit déterrer
le songe d'Athalie;
Ils jetèrent au
vent le cendres du récit
De Théramène;
et l'astre Institut s'obscurcit.
Oui, de l'ancien
régime ils ont fait tables rases,
Et j'ai battu
des mains, buveur du sang des phrases,
Quand j'ai vu
par la strophe écumante et disant
Les choses dans
un style énorme et rugissant,
L'Art poétique
pris au collet dans la rue,
Et quand j'ai
vu, parmi la foule qui se rue,
Pendre, par tous
les mots que le bon goût proscrit,
La lettre
aristocrate à la lanterne esprit.
Oui, je suis ce
Danton! je suis ce Robespierre!
J'ai, contre le
mot noble à la longue rapière,
Insurgé le
vocable ignoble, son valet,
Et j'ai, sur
Dangeau mort, égorgé Richelet.
Oui, c'est vrai,
ce sont là quelques-uns de mes crimes.
J'ai pris et démoli
la bastille des rimes.
J'ai fait plus:
j'ai brisé tous les carcans de fer
Qui liaient le
mot peuple, et tiré de l'enfer
Tous les vieux
mots damnés, légions sépulcrales;
J'ai de la périphrase
écrasé les spirales,
Et mêlé,
confondu, nivelé sous le ciel
L'alphabet,
sombre tour qui naquit de Babel;
Et je n'ignorais
pas que la main courroucée
Qui délivre le
mot, délivre la pensée.
L'unité, des
efforts de l'homme est l'attribut.
Tout est la même
flèche et frappe au même but.
Donc, j'en
conviens, voilà, déduits en style honnête,
Plusieurs de mes
forfaits, et j'apporte ma tête.
Vous devez être
vieux, par conséquent, papa,
Pour la dixième
fois j'en fais meâ culpâ.
Oui, si Beauzée
est dieu, c'est vrai, je suis athée.
La langue était
en ordre, auguste, époussetée,
Fleurs-de-lis
d'or, Tristan et Boileau, plafond bleu,
Les quarante
fauteuils et le trône au milieu;
Je l'ai troublée,
et j'ai, dans ce salon illustre,
Même un peu
cassé tout; le mot propre, ce rustre,
N'était que
caporal: je l'ai fait colonel;
J'ai fait un
jacobin du pronom personnel,
Du participe,
esclave à la tête blanchie,
Une hyène, et
du verbe une hydre d'anarchie.
Vous tenez le
reum confitentem. Tonnez!
J'ai dit à la
narine: Eh mais! tu n'es qu'un nez!
J'ai dit au long
fruit d'or: Mais tu n'es qu'une poire!
J'ai dit à
Vaugelas: Tu n'es qu'une mâchoire!
J'ai dit aux
mots: Soyez république! soyez
La fourmilière
immense, et travaillez! Croyez,
Aimez, vivez! -
J'ai mis tout en branle, et, morose,
J'ai jeté le
vers noble aux chiens noirs de la prose.
Et, ce que je
faisais, d'autres l'ont fait aussi;
Mieux que moi.
Calliope, Euterpe au ton transi,
Polymnie, ont
perdu leur gravité postiche.
Nous faisons
basculer la balance hémistiche.
C'est vrai,
maudissez-nous. Le vers, qui, sur son front
Jadis portait
toujours douze plumes en rond,
Et sans cesse
sautait sur la double raquette
Qu'on nomme
prosodie et qu'on nomme étiquette,
Rompt désormais
la règle et trompe le ciseau,
Et s'échappe,
volant qui se change en oiseau,
De la cage césure,
et fuit vers la ravine,
Et vole dans les
cieux, alouette divine.
Tous les mots à
présent planent dans la clarté.
Les écrivains
ont mis la langue en liberté.
Et, grâce à
ces bandits, grâce à ces terroristes,
Le vrai,
chassant l'essaim des pédagogues tristes,
L'imagination,
tapageuse aux cent voix,
Qui casse des
carreaux dans l'esprit des bourgeois;
La poésie au
front triple, qui rit, soupire
Et chante;
raille et croit; que Plaute et que Shakspeare
Semaient, l'un
sur la plebs, et l'autre sur le mob;
Qui verse aux
nations la sagesse de Job
Et la raison
d'Horace à travers sa démence;
Qu'enivre de
l'azur la frénésie immense,
Et qui, folle
sacrée aux regards éclatants,
Monte à l'éternité
par les degrés du temps,
La muse reparaît,
nous reprend, nous ramène,
Se remet à
pleurer sur la misère humaine,
Frappe et
console, va du zénith au nadir,
Et fait sur tous
les fronts reluire et resplendir
Son vol,
tourbillon, lyre, ouragan d'étincelles,
Et ses millions
d'yeux sur ses millions d'ailes.
Le mouvement
complète ainsi son action.
Grâce à toi,
progrès saint, la Révolution
Vibre
aujourd'hui dans l'air, dans la voix, dans le livre;
Dans le mot
palpitant le lecteur la sent vivre;
Elle crie, elle
chante, elle enseigne, elle rit.
Sa langue est déliée
ainsi que son esprit.
Elle est dans le
roman, parlant tout bas aux femmes.
Elle ouvre
maintenant deux yeux où sont deux flammes,
L'un sur le
citoyen, l'autre sur le penseur.
Elle prend par
la main la Liberté, sa soeur,
Et la fait dans
tout homme entrer par tous les pores.
Les préjugés,
formés, comme les madrépores,
Du sombre
entassement des abus sous les temps,
Se dissolvent au
choc de tous les mots flottants,
Pleins de sa
volonté, de son but, de son âme.
Elle est la
prose, elle est vers, elle est le drame;
Elle est
l'expression, elle est le sentiment,
Lanterne dans la
rue, étoile au firmament.
Elle entre aux
profondeurs du langage insondable;
Elle souffle
dans l'art, porte-voix formidable;
Et, c'est Dieu
qui le veut, après avoir rempli
De ses fiertés
le peuple, effacé le vieux pli
Des fronts, et
relevé la foule dégradée,
Et s'être faite
droit, elle se fait idée!
Paris, janvier 1834
Musset, La nuit de mai, poète romantique, XIXe siècle
Quel que soit le souci que ta jeunesse endure,
Laisse-la s'élargir, cette sainte blessure
Que les noirs séraphins t'ont faite au fond du coeur ;
Rien ne nous rend si grands qu'une grande douleur.
Mais, pour en être atteint, ne crois pas, ô poète,
Que ta voix ici-bas doive rester muette.
Les plus désespérés sont les chants les plus beaux
Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots.
Lorsque le pélican, lassé d'un long voyage,
Dans les brouillards du soir retourne à ses roseaux,
Ses petits affamés courent sur le rivage
En le voyant au loin s'abattre sur les eaux.
Déjà, croyant saisir et partager leur proie,
Ils courent à leur père avec des cris de joie
En secouant leurs becs sur leurs goitres hideux.
Lui, gagnant à pas lents une roche élevée,
De son aile pendante abritant sa couvée,
Pêcheur mélancolique, il regarde les cieux.
Le sang coule à longs flots de sa poitrine ouverte ;
En vain il a des mers fouillé la profondeur :
L'Océan était vide et la plage déserte ;
Pour toute nourriture, il apporte son coeur.
Sombre et silencieux, étendu sur la pierre,
Partageant à ses fils ses entrailles de père,
Dans son amour sublime il berce sa douleur
Et, regardant couler sa sanglante mamelle,
Sur son festin de mort il s'affaisse et chancelle,
Ivre de volupté, de tendresse et d'horreur.
Mais parfois, au milieu du divin sacrifice,
Fatigué de mourir dans un trop long supplice,
Il craint que ses enfants ne le laissent vivant ;
Alors il se soulève, ouvre son aile au vent
Et, se frappant le coeur avec un cri sauvage,
Il pousse dans la nuit un si funèbre adieu
Que les oiseaux des mers désertent le rivage
Et que le voyageur attardé sur la plage,
Sentant passer la mort, se recommande à Dieu.
Poète, c'est ainsi que font les grands poètes.
Ils laissent s'égayer ceux qui vivent un temps
Mais les festins humains qu'ils servent à leurs fêtes
Ressemblent la plupart à ceux des pélicans.
Quand ils parlent ainsi d'espérances trompées,
De tristesse et d'oubli, d'amour et de malheur,
Ce n'est pas un concert à dilater le coeur.
Leurs déclamations sont comme des épées :
Elles tracent dans l'air un cercle éblouissant
Mais il y pend toujours quelque goutte de sang.
Gautier,
Parnasse, deuxième moitié du XIXe siècle
MADRIGAL PANTHÉISTE
|
Dans le fronton d'un temple antique, Dans la même nacre figées, Au frais Généralife écloses, Sur les coupoles de Venise Marbre, perle, rose, colombe, En se quittant, chaque parcelle Par de lentes métamorphoses, Les ramiers de nouveau roucoulent De là naissent ces sympathies Docile à l'appel d'un arome L'on se souvient des rêveries Des baisers et des frissons d'ailes L'amour oublié se réveille, Dans la nacre où le rire brille, Le ramier trouve une voix douce, Vous devant qui je brûle et tremble, |
Baudelaire, Les Fleurs du Mal
I. - Bénédiction
Lorsque, par un
décret des puissances suprêmes,
Le Poète apparaît
en ce monde ennuyé,
Sa mère épouvantée
et pleine de blasphèmes
Crispe ses
poings vers Dieu, qui la prend en pitié:
- "Ah! que
n'ai-je mis bas tout un noeud de vipères,
Plutôt que de
nourrir cette dérision!
Maudite soit la
nuit aux plaisirs éphémères
Où mon ventre a
conçu mon expiation!
Puisque tu m'as
choisie entre toutes les femmes
Pour être le dégoût
de mon triste mari,
Et que je ne
puis pas rejeter dans les flammes,
Comme un billet
d'amour, ce monstre rabougri,
Je ferai
rejaillir ta haine qui m'accable
Sur l'instrument
maudit de tes méchancetés,
Et je tordrai si
bien cet arbre misérable,
Qu'il ne pourra
pousser ses boutons empestés!"
Elle ravale
ainsi l'écume de sa haine,
Et, ne
comprenant pas les desseins éternels,
Elle-même prépare
au fond de la Géhenne
Les bûchers
consacrés aux crimes maternels.
Pourtant, sous
la tutelle invisible d'un Ange,
L'Enfant déshérité
s'enivre de soleil,
Et dans tout ce
qu'il boit et dans tout ce qu'il mange
Retrouve
l'ambroisie et le nectar vermeil.
Il joue avec le
vent, cause avec le nuage,
Et s'enivre en
chantant du chemin de la croix;
Et l'Esprit qui
le suit dans son pèlerinage
Pleure de le
voir gai comme un oiseau des bois.
Tous ceux qu'il
veut aimer l'observent avec crainte,
Ou bien,
s'enhardissant de sa tranquillité,
Cherchent à qui
saura lui tirer une plainte,
Et font sur lui
l'essai de leur férocité.
Dans le pain et
le vin destinés à sa bouche
Ils mêlent de
la cendre avec d'impurs crachats;
Avec hypocrisie
ils jettent ce qu'il touche,
Et s'accusent
d'avoir mis leurs pieds dans ses pas.
Sa femme va
criant sur les places publiques:
"Puisqu'il
me trouve assez belle pour m'adorer,
Je ferai le métier
des idoles antiques,
Et comme elles
je veux me faire redorer;
Et je me soûlerai
de nard, d'encens, de myrrhe,
De génuflexions,
de viandes et de vins,
Pour savoir si
je puis dans un coeur qui m'admire
Usurper en riant
les hommages divins!
Et, quand je
m'ennuierai de ces farces impies,
Je poserai sur
lui ma frêle et forte main;
Et mes ongles,
pareils aux ongles des harpies,
Sauront jusqu'à
son coeur se frayer un chemin.
Comme un tout
jeune oiseau qui tremble et qui palpite,
J'arracherai ce
coeur tout rouge de son sein,
Et, pour
rassasier ma bête favorite,
Je le lui
jetterai par terre avec dédain!"
Vers le Ciel, où
son oeil voit un trône splendide,
Le Poète serein
lève ses bras pieux,
Et les vastes éclairs
de son esprit lucide
Lui dérobent
l'aspect des peuples furieux:
- "Soyez béni,
mon Dieu, qui donnez la souffrance
Comme un divin
remède à nos impuretés
Et comme la
meilleure et la plus pure essence
Qui prépare les
forts aux saintes voluptés!
Je sais que vous
gardez une place au Poète
Dans les rangs
bienheureux des saintes Légions,
Et que vous
l'invitez à l'éternelle fête
Des Trônes, des
Vertus, des Dominations.
Je sais que la
douleur est la noblesse unique
Où ne mordront
jamais la terre et les enfers,
Et qu'il faut
pour tresser ma couronne mystique
Imposer tous les
temps et tous les univers.
Mais les bijoux
perdus de l'antique Palmyre,
Les métaux
inconnus, les perles de la mer,
Par votre main
montés, ne pourraient pas suffire
A ce beau diadème
éblouissant et clair;
Car il ne sera
fait que de pure lumière,
Puisée au foyer
saint des rayons primitifs,
Et dont les yeux
mortels, dans leur splendeur entière,
Ne sont que des
miroirs obscurcis et plaintifs!"
II.
- L'albatros, Les Fleurs du Mal
Souvent, pour
s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des
albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent,
indolents compagnons de voyage,
Le navire
glissant sur les gouffres amers.
A peine les
ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de
l'azur, maladroits et honteux,
Laissent
piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des
avirons traîner à côté d'eux.
Ce voyageur ailé,
comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si
beau, qu'il est comique et laid!
L'un agace son
bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en
boitant, l'infirme qui volait!
Le Poète est
semblable au prince des nuées
Qui hante la
tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le
sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant
l'empêchent de marcher.
Les
Fleurs du Mal, XXIX.
- Une charogne
Rappelez-vous
l'objet que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'été
si doux:
Au détour d'un
sentier une charogne infâme
Sur un lit semé
de cailloux,
Les jambes en
l'air, comme une femme lubrique,
Brûlante et
suant les poisons,
Ouvrait d'une façon
nonchalante et cynique
Son ventre plein
d'exhalaisons.
Le soleil
rayonnait sur cette pourriture,
Comme afin de la
cuire à point,
Et de rendre au
centuple à la grande Nature
Tout ce
qu'ensemble elle avait joint;
Et le ciel
regardait la carcasse superbe
Comme une fleur
s'épanouir.
La puanteur était
si forte, que sur l'herbe
Vous crûtes
vous évanouir.
Les mouches
bourdonnaient sur ce ventre putride,
D'où sortaient
de noirs bataillons
De larves, qui
coulaient comme un épais liquide
Le long de ces
vivants haillons.
Tout cela
descendait, montait comme une vague,
Ou s'élançait
en pétillant;
On eût dit que
le corps, enflé d'un souffle vague,
Vivait en se
multipliant.
Et ce monde
rendait une étrange musique,
Comme l'eau
courante et le vent,
Ou le grain
qu'un vanneur d'un mouvement rhythmique
Agite et tourne
dans son van.
Les formes
s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve,
Une ébauche
lente à venir,
Sur la toile
oubliée, et que l'artiste achève
Seulement par le
souvenir.
Derrière les
rochers une chienne inquiète
Nous regardait
d'un oeil fâché,
Epiant le moment
de reprendre au squelette
Le morceau
qu'elle avait lâché.
- Et pourtant
vous serez semblable à cette ordure,
A cette horrible
infection,
Etoile de mes
yeux, soleil de ma nature,
Vous, mon ange
et ma passion!
Oui! telle vous
serez, ô la reine des grâces,
Après les
derniers sacrements,
Quand vous irez,
sous l'herbe et les floraisons grasses,
Moisir parmi les
ossements.
Alors, ô ma
beauté! dites à la vermine
Qui vous mangera
de baisers,
Que j'ai gardé
la forme et l'essence divine
De mes amours décomposés!
Mallarmé,
« Ses purs ongles »
Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx, Sur les crédences, au salon vide : nul ptyx, Mais proche la croisée au nord vacante, un or Elle, défunte nue en le miroir, encor |
F. Ponge, « LE CAGEOT »,
A mi-chemin de la cage au cachot la langue française a cageot,
simple caissette à claire-voie vouée au transport de ces fruits qui de la
moindre suffocation font à coup sûr une maladie.
Agencé de façon qu'au terme de son usage il puisse être brisé sans
effort, il ne sert pas deux fois. Ainsi dure-t-il moins encore que les denrées
fondantes ou nuageuses qu'il enferme.
A tous les coins de rues qui aboutissent aux halles, il luit alors de
l'éclat sans vanité du bois blanc. Tout neuf encore, et légèrement ahuri d'être
dans une pose maladroite à la voirie jeté sans retour, cet objet est en somme
des plus sympathiques, – sur le sort duquel il convient toutefois de ne pas
s'appesantir longuement.
Francis PONGE, Le Parti pris des choses
Rilke, Lettres à un jeune poète (1903-08)
Cherchez en vous-mêmes. Explorez la raison
qui vous commande d'écrire; examinez si elle plonge ses racines au plus profond
de votre coeur; faites-vous cet aveu : devriez-vous mourir s'il vous était
interdit d'écrire. Ceci surtout : demandez-vous à l'heure la plus silencieuse
de votre nuit; me faut-il écrire ? Creusez en vous-mêmes à la recherche d'une
réponse profonde. Et si celle-ci devait être affirmative, s'il vous était
donné d'aller à la rencontre de cette grave question avec un fort et simple
"il le faut", alors bâtissez votre vie selon cette nécessité; votre
vie, jusqu'en son heure la plus indifférente et la plus infime, doit être le
signe et le témoignage de cette impulsion. Puis vous vous approcherez de la
nature. Puis vous essayerez, comme un premier homme, de dire ce que vous voyez
et vivez, aimez et perdez. N'écrivez pas de poèmes d'amour; évitez d'abord
les formes qui sont trop courantes et trop habituelles : ce sont les plus
difficiles, car il faut la force de la maturité pour donner, là où de bonnes
et parfois brillantes traditions se présentent en foule, ce qui vous est
propre. Laissez-donc les motifs communs pour ceux que vous offre votre propre
quotidien; décrivez vos tristesses et vos désirs, les pensées fugaces et la
foi en quelque beauté. Décrivez tout cela avec une sincérité profonde,
paisible et humble, et utilisez, pour vous exprimer, les choses qui vous
entourent, les images de vos rêves et les objets de votre souvenir. Si votre
quotidien vous paraît pauvre, ne l'accusez pas; accusez-vous vous-même,
dites-vous que vous n'êtes pas assez poète pour appeler à vous ses richesses;
car pour celui qui crée il n'y a pas de pauvreté, pas de lieu pauvre et indifférent.
Et fussiez-vous même dans une prison dont les murs ne laisseraient parvenir à
vos sens aucune des rumeurs du monde, n'auriez-vous pas alors toujours votre
enfance, cette délicieuse et royale richesse, ce trésor des souvenirs ?
Tournez vers elle votre attention. Cherchez à faire resurgir les sensations
englouties de ce vaste passé; votre personalité s'affirmira, votre solitude s'étendra
pour devenir une demeure de douce lumière, loin de laquelle passera le bruit
des autres.
22 sept : "Venus Anadyomène" , exposé sur le Romantisme
24 sept : exposés Parnasse et Symbolisme
26 sept : "Voyelles"
29 sept : Lettre à Izambard, "Alchimie du Verbe" exposé sur Baudelaire et Les Fleurs du Mal
30 sept : "Le Bateau ivre"
1 oct : exposé le Surréalisme
3 oct : rendre le commentaire sur "Les Etrennes des orphelins", "Aube"
6 oct : Devoir sur table, questions d'analyse approfondies (type axes de commentaire)
Le texte :
http://visualiseur.bnf.fr/Visualiseur?Destination=Gallica&O=NUMM-101484
sur gallica, index à gauche des poèmes
http://un2sg4.unige.ch/athena/rimbaud/rimb_sai.html
une saison en enfer
http://un2sg4.unige.ch/athena/rimbaud/rimb_ill.html
les Illuminations
Documents :
http://abardel.free.fr/petite_anthologie/le_bateau_ivre.htm
une excellente anthologie commentée, le lien ouvre sur le bateau ivre, retourner ensuite à l'accueil
http://www.mag4.net/Rimbaud/index.html
site très riche, en particulier présente bcp de photos, de dessins, et des documents dont des lettres, et les pièces de l’affaire de Bruxelles.
Une partie consacrée à Verlaine. Textes avec illustrations (peintures essentiellement), bibliographie.
http://users.skynet.be/arthurrimbaud/Frameset.htm
autre site très riche, et bien agencé : bcp de documents, un menu différent pour chaque voyelle. Petit quizz, cartes virtuelles, fonds d’écran …
http://www.amisderimbaud.com/index.php?url=10
biographie sur le site des Amis de Rimbaud, dirigé par P. Brunel.
http://www.ac-reims.fr/ia08/Rimbaud/index.php?adr=biographie.php
biographie plus complète sur un site académique
http://www.ac-reims.fr/ia08/Rimbaud/index.php?accueil.php
site sur Rimbaud, de l’académie de Reims, très bien documenté : photos, biographie …
http://www.poetes.com/rimbaud/index.php
présentation originale de poèmes mis en situation. Le site concerne aussi d’autres poètes.
site très stylisé réalise pour le 150e anniversaire de la naissance de Rimbaud, esthétique mais peu utile.
http://www.azurs.net/arthur-rimbaud/
propose un parcours dans l’œuvre au fil des couleurs. Présentation de la correspondance.
http://www.philagora.net/rimbaud/
présentation des
Illuminations sur Philagora. Bcp de publicités.
http://www.chantiers.org/rimbaud.htm
non : je ne lirai pas Arthur Rimbaud, article de H. Freibach
http://perso.wanadoo.fr/paul-verlaine/paul-verlaine/rencontreverlaine-rimbaud.htm
sur un site
consacré à Verlaine, histoire de leur relation.